17.4.06

ISRAEL RIPOSTERA !!!

Frappé par un attentat meurtrier, Israël promet des «rispostes»

lefigaro.fr (Avec AP et AFP)
17 avril 2006, (Rubrique International)

La communauté internationale a fermement condamné l’attentat-suicide qui a fait neuf morts et au moins quarante-neuf blessés lundi. L'Etat hébreu affirme qu’il « saura riposter par les moyens qui s'imposent » alors que les Etats-Unis mettent en garde le Hamas. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier en Israël depuis celui commis le 31 août 2004 à Beersheva, dans le sud du pays.


De la France en passant par la Suisse et les Etats-Unis, la communauté internationale a fermement condamné l’attentat-suicide qui a causé la mort lundi d’au moins neuf personnes à Tel-Aviv. Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, l'a qualifié d'« acte de terrorisme injustifiable » et a enjoint le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas de le condamner également. De son côté, « le président Mahmoud Abbas a condamné l'attentat terroriste commis ce jour dans l'ancienne gare routière de Tel-Aviv, faisant des morts et des blessés parmi les civils israéliens », a affirmé le bureau du président de l’Autorité palestinienne. « Cet attentat viole le consensus national palestinien et porte atteinte aux intérêts de notre peuple ». Le leader palestinien a appelé la «communauté internationale à intervenir pour mettre fin à la grave détérioration dans la région».


Côté israélien, le premier ministre, Ehoud Olmert, a affirmé que l'Etat hébreu « saura riposter [à cet attentat] par les moyens qui s'imposent ». « Les groupes terroristes tentent sans relâche de mener des attaques en Israël et contre nos forces de sécurité et nous n'avons pas tout le temps la possibilité d'empêcher de telles attaques », a-t-il ajouté, avant de mettre en cause l'Autorité palestinienne « terroriste » du Hamas.


La Maison-Blanche met en garde le Hamas


A l’étranger, les condamnations n’ont pas tardé à pleuvoir. La Maison-Blanche a également condamné « dans les termes les plus forts possibles » cet attentat suicide. « Il s'agit d'un acte de terreur infâme pour lequel il n'existe aucune excuse ni aucune justification ». Elle a lancé une sévère mise en garde au gouvernement du mouvement radical palestinien Hamas contre un soutien de sa part à de telles actions.


En France, Jacques Chirac a condamné «de la façon la plus catégorique » l'attentat.« Plus que jamais, notre détermination à combattre le terrorisme demeure intacte. La France est aux côtés d'Israël dans cette nouvelle épreuve », a t-il ajouté. Le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy a quant à lui estimé que cet attentat « suscite un sentiment d'horreur » et « que rien ne peut justifier cet acte de haine ». « Dans cette épreuve, je veux présenter mes sincères condoléances aux familles des victimes et témoigner de ma sympathie aux autorités israéliennes », a-t-il ajouté.


La Suisse a quant à elle appelé « toutes les parties à la modération et, en toutes circonstances, au plein respect du droit international humanitaire », qualifiant cette attaque de « lâche attentat ». Moscou pour sa part sanctionné « sans réserve l'attaque sanglante des extrémistes qui ont une nouvelle fois porté atteinte à des innocents ».


9 morts, 49 blessés


Au moins neuf personnes, dont le kamikaze, ont péri lundi à la mi-journée dans un attentat-suicide qui a frappé un quartier très fréquenté par les ouvriers étrangers, au sud de Tel-Aviv. Quarante-neuf personnes ont également été blessées, dont neuf grièvement.


L’explosion, qui s'est produite alors que les Israéliens célèbrent la Pâque juive (Pessah), a retenti près d’une sandwicherie du quartier commerçant Neve Shaanan, situé près de l’ancienne station de bus de la ville. Ce restaurant baptisé « Le falafel du maire » avait déjà été la cible d’un attentat-suicide le 19 janvier dernier, blessant 20 personnes. Seul le kamikaze avait péri.


La police israélienne a arrêté lundi une voiture transportant trois Palestiniens suspectés d’avoir aidé le kamikaze, à un check-point situé sur l’autoroute reliant la capitale à Jérusalem.


Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier en Israël depuis celui commis le 31 août 2004 à Beersheva, dans le sud du pays, par le mouvement radical Hamas et qui avait fait 16 morts. C'est également la première attaque dans l’Etat hébreu depuis l'entrée en fonction fin mars du gouvernement palestinien dominé par le Hamas. Le Mouvement de la résistance islamique et d'autres organisations palestiniennes observent une trêve depuis février 2005, même si le Hamas a refusé de condamner les attentats.


Double revendication


L’attaque a aussitôt été revendiquée par le Djihad islamique - groupe radical palestinien qui a revendiqué les sept derniers attentats suicide en Israël - puis par les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, sans confirmation ultérieure.


Le Djihad islamique a distribué lundi un enregistrement vidéo en Cisjordanie dans lequel on peut voir le kamikaze, Sami Salim Hamadah, lisant son testament, le front ceint d'un bandeau noir et portant un fusil et un Coran. Âgé selon ses parents de vingt-et-un ans, le jeune homme était originaire de Qabatya, près de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. « Il y a plus de kamikazes, si Dieu le veut », affirme celui qui se définit comme un « fils des Brigades d'al-Quds », la branche militaire du Djihad islamique. « Je m’offre… pour l’amour de Dieu », dit-il encore.


Selon un interlocuteur anonyme parlant au nom de cette organisation radicale, l'attentat coïncide « avec la journée du Prisonnier » et constitue une riposte « aux massacres israéliens et au siège imposé à notre peuple ». Un porte-parole du Hamas a parlé de cet attentat–suicide comme d’un acte « d’auto-défense ». Les Palestiniens marquaient lundi la « journée du Prisonnier » par des marches et des manifestations de solidarité avec plus de 9.000 de leurs détenus par Israël.