23.2.07

DE TEHERAN A TEL AVIV , MISERES DU TERRORISME

Editorial de la semaine du 24/02/2007
Par Guy Senbel pour Guysen Israël News
Vendredi 23 février 2007 à 01:43

Cette semaine, nous souhaitons attirer l’attention de nos lecteurs sur la recrudescence des menaces terroristes au Proche Orient et en Israël en particulier. Rarement les journalistes du "fil d’info" de Guysen Israël News n’auront noté autant d’actes terroristes à l’encontre des Israéliens : jets de pierres ou de cocktails Molotov, tentatives de meurtres sur des civils ou des soldats, tentatives d’attentats, appels aux crimes, appels au lancement d’une troisième Intifada…


Mercredi 21 février, répondant à l’appel lancé quelques jours plus tôt par un responsable islamique palestinien, le cheikh Raëd Salah, de provoquer une troisième Intifada, imitant ainsi le président iranien, un terroriste palestinien était arrêté dans la ville de Bat Yam et la charge explosive était retrouvée à Rishon Letzion …

Samedi 18 février, le président syrien Bashar Al-Assad se déplaçait en visite officielle à Téhéran pour resserrer les liens d’amitié avec le président iranien Ahmadinejad. Quelques jours plus tard, mercredi 21 février, les effectifs militaires syriens postés à la frontière entre les deux pays étaient renforcés.

Israël ne vit pas dans la menace de la terreur. Israël vit dans la terreur.

Les peurs du citoyen de Tel Aviv sont des peurs immédiates et des peurs lointaines. Au coin de la rue, c’est l’attentat suicide au célèbre "Shouk A-Carmel" que l’on redoute, tandis qu’à Sdérot et dans les kibboutzim du Néguev occidental, ce sont les tirs de Qassam auxquels on ne s’habitue guère. Plus loin, au-delà des frontières d’Israël, c’est le réarmement du Hezbollah que l’on observe, le renforcement des commandements militaires syriens et leur rapprochement aux frontières israéliennes que l’on rapporte, la course à l’influence iranienne que l’on combat, parfois aux portes d’Israël. Rappelons que c’est à l’Université islamique de Gaza que sept experts militaires iraniens ont été arrêtés il y a deux semaines.

Pour combattre le terrorisme, et tenter de vaincre nos peurs un jour, Israël pointe du doigt les responsabilités de Téhéran dans le réarmement du Hezbollah, le terrorisme palestinien, ou les attentats de Bagdad, et rappelle aux Européens combien il est important de sanctionner le pays qui représente un danger réel et multiplie les provocations.

Alors, comment ne pas s’étonner des timidités européennes, non pas seulement à condamner fermement le régime de Téhéran dans sa course au nucléaire, mais à manifester plus de solidarité à l’égard d’un pays qui lutte contre le terrorisme au prix de sacrifices énormes, Israël. Comment ne pas comprendre que le danger de voir l'Iran agir désormais à sa guise au Moyen-Orient en étant abrité derrière un parapluie nucléaire ? Comment ne pas s’inquiéter davantage pour la survie d’une démocratie, la seule de toute la région ? Comment ne pas s’émouvoir davantage des propos tenus sur la Shoah par Ahmadinejad ?

S’agit-il d’une banalisation de la haine ou d’une indifférence à la misère ?

Parce qu’il est misérable celui qui voit son fils partir à la guerre. Parce qu’il est misérable mon voisin de Netanya qui a perdu sa femme dans un attentat. Parce qu’il est misérable le beyrouthin qui, frappé par un snipper, passera le reste de sa vie dans une chaise roulante.

Il y a la terreur, il y a les misérables.

N’oubliez pas que le terrorisme, c’est l’enfer au coin de la rue.
N’oubliez pas que le terrorisme, c’est la décapitation de Daniel Pearl, avec la photo du petit Mohamed Al-Dura accrochée au mur.
N’oubliez pas que le terrorisme, c’est de vouloir rayer l’Etat juif de la carte.

Jeudi 22 février, le rapport de l’AIEA indique que ''l'Iran n'a pas suspendu ses activités liées à l'enrichissement'' après l'expiration du délai imparti par l’ONU à la République islamique pour le faire. Le Conseil de sécurité adoptera-t-il une nouvelle résolution, renforcera-t-il les sanctions ?

Faut-il attendre que le programme nucléaire iranien soit beaucoup plus avancé pour qu’une action militaire devienne crédible ? Faut-il attendre que le Hezbollah soit plus menaçant encore, faut-il que le Djihad islamique prépare d’autres attentats, faut-il que l’Irak s’embrase pour comprendre que Téhéran joue une carte stratégique de premier ordre. Par son soutien au terrorisme et à son financement, l’Iran multiplie les fronts, et provoque les conflits.

Téhéran détient aussi des secrets. Et peut-être même des otages.
Négocier avec le diable, est-ce la bonne voie ?

Le Proche Orient a changé. Si des pays arabes ont choisi la voie de la terreur et du totalitarisme, d’autres sont engagés dans la voie du dialogue et de la modération : l’Egypte, la Jordanie, le Qatar, la Tunisie, la Mauritanie, et puis le Maroc, qu’une équipe de reporters de Guysen TV a visité cette semaine, dans le cadre de la rencontre et de la découverte des deux mille derniers juifs marocains. Ils nous ont réservé un accueil exceptionnel. Grâce leur soit rendue. Et nous serons à notre tour très heureux de les accueillir en Israël. Ils y découvriront nos espoirs, l’amour de notre pays, la tolérance de sa société, son développement formidable, mais aussi nos peines.

Car cette semaine encore, nos pensées vont vers les familles de nos soldats retenus en otage depuis huit longs mois. Depuis huit longs mois, nous sommes sans nouvelles de Guilad Shalit, Eldad Reguev et Ehoud Goldwasser. Nos pensées vont également vers les proches du diplomate israélien David Dahan, Z’L, disparu depuis un mois, et dont le corps a été retrouvé mercredi 21 février dans la Seine, près de Rouen. Une enquête est ouverte.