22.2.07

LETTRE OUVERTE A JEAN MARIE LE PEN

Par MajorTom le 20/02/2007

Monsieur Le Pen: On vous pensait apaisé, quasiment recentré sur l'échiquier politique français et presque fréquentable, ce qui, je tiens à le préciser, n'a jamais été mon cas. Vos dernières déclarations sur les attentats du 11 septembre sont à inscrire dans le marbre blanc de l'inanité contemporaine qui réserve une place de premier choix aux cupides cuistres de votre espèce. En effet, selon vous, le 11 Septembre n'est qu'un simple "incident"!.

Votre déclaration fait sans doute écho à votre tristement célèbre "détail de l'histoire". Mais vous ne valez pas mieux cher monsieur que les instigateurs de ces massacres anti-humains et nihilistes Le Pen! Votre carcasse de soixante-dix-huit printemps n'a pas permis au genre humain d'échapper à sa misérable condition et vos gesticulations tempétueuses et sinistres font de vous un vulgaire moucheron à l'échelle du cosmos. Je me mets presque à regretter que l'attentat qui souffla votre immeuble dans les années soixante-dix ne vous ait pas soufflé avec, vous et votre famille! Vous n'auriez ainsi pas eu l'occasion de répandre ces propos indignes d'un homme cultivé, à l'intelligence légèrement plus prononcée que celle de vos cousins chimpanzés.

Ce que vous n'osez cependant pas affirmer dans votre entretien à paraitre dans le quotidien gauchiste catholique La Croix, mais qui transparait en filigrane, c'est que vous semblez adhérer à la thèse du grand complot concoctée par le Réseau Voltaire et reprise avec force et conviction par l'axe des extremes bolcho-nationalistes, de Soral à Dieudonné en passant par Meyssan et José Bové, que vous cautionnez désormais. Votre nationalisme antisémite et marxiste fait de vous un gland, rien de plus.

Car votre ambivalence, cher monsieur Le Pen, sur un sujet aussi épineux, devenu cardinal, que constitue l'islam, ne fait plus aucun doute. Cela fait plusieurs semaines que je m'efforce de convaincre nos lecteurs souvent proches de vos idées de votre duplicité pernicieuse. Vous voulez butter le bicot hors de nos frontières mais vous reconnaissez meza vocce la légitimité du Hezbollah, organisation terroriste à la solde des mollahs de la Révolution (marxiste) de Téhéran, qui sur la synthèse réussie d'un nationalisme ostentatoire dégénéré et d'un marxisme pop enfin applicable, sont à des années lumières du nouveau Front National, véritable niche rétrograde de petits sous-hommes pour lesquels le 11 septembre ressemble au 10 ou au 12.

La boucle est bouclée. Vous vous êtes mis le doigt dans l'oeil encore une fois; faisant du borgne le plus populaire de l'hexagone un bel aveugle disgracieux et déconnecté, car, sachez le monsieur Le Pen, les Américains n'ont que faire de votre vision de la France, comme ils n'ont que faire de la France en général. Leur prétendue inculture géographique n'est que la résultante tangible de leur vision politique, voir cosmogonique, dont vous êtes à des années lumières. Vous vivez encore dans la nostalgie de l'Empire Français à jamais disparu, parce que très mal conçu. Vos combats en Indochine ou en Algérie, aussi louables fussent-ils ont fait de vous un véritable patriote, certes. Mais vous êtes viscéralement allergique à tous ce qui n'est pas gaulois monsieur Le Pen. Vous exécrez les sémites, abhorrez les américains, que vous ne connaissez pas, mais aussi les étrangers de France non catholiques. Vous avez toujours su poser les bonnes questions mais vos réponses sont surannées, moyen-âgeuses et obsolètes.

Vous appartenez déjà à l'histoire ancienne. J'ose à penser que vous feignez sciemment de vous poser en victime, en martyr de notre République décadente, lorsque vous affirmez ne pas bénéficier des cinq cents promesses de signatures nécessaires à votre candidature. Je pensais jusqu'à présent que vous deviez pouvoir vous présenter. J'ai changé d'avis Le Pen. Vous méritez l'opprobre de toutes les consciences civilisées pour lesquelles, le 11 Septembre marque le premier jour d'une nouvelle ère dont vous n'aurez vu que les prolégomènes.


TEXTE REPRIS DU SITE RESILIENCE