10.2.07

NEWS DE L'ESISC

Afrique de l’Ouest/Terrorisme : soutenus par les Etats-Unis, neuf pays de l’ouest africain s’engagent à renforcer leur coopération antiterroriste

Les responsables militaires du Sénégal, de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc, du Niger, du Nigeria, du Tchad, du Mali et de la Mauritanie se sont réunis cette semaine à Dakar avec des officiers supérieurs du Commandement des forces américaines en Europe (EUCOM), à l’occasion de la troisième conférence annuelle du Partenariat Transsaharien de Lutte contre le Terrorisme (TSCTP). Cette rencontre devait déterminer comment empêcher le terrorisme de s’implanter dans les zones transfrontalières du Sahara et renforcer la coopération des 9 pays africains avec les Etats-Unis. Les participants se sont notamment engagés à améliorer leurs capacités de collecte et de partage du renseignement. Comme l’a admis Abdelakder Gueye, chef d’Etat-major général adjoint des armées sénégalaises, « les armées africaines éprouvent aujourd’hui de grandes difficultés face au mode opératoire des terroristes [et doivent donc s’adapter à] cet ennemi imprévisible, insaisissable et difficile à identifier ».

La région sahélo-saharienne représente en effet un foyer favorable à l’implantation de groupes terroristes en raison de ses vastes étendues désertiques et de la porosité de ses frontières. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis avaient d’ailleurs déjà lancé le programme Pan Sahel Initiative (PSI), spécialement destiné à soutenir la lutte antiterroriste en Mauritanie, au Mali, au Niger et au Tchad et à empêcher ces pays de se transformer en havres pour les islamistes algériens du Groupe Salafiste de Prédication et de Combat (GSPC). « Officiellement » inféodé à Al-Qaeda depuis le 11 septembre 2006, et désormais rebaptisé Organisation Al-Qaeda au Maghreb islamique, le GSPC cherche aujourd’hui à implanter ses bases en Mauritanie et au nord du Mali, où il rencontre toutefois l’opposition des Touaregs de l’Alliance Démocratique du 23 mai pour le Changement.

A l’issue de la conférence de Dakar, le général américain William Ward, commandant en second de l’EUCOM, s’est publiquement réjoui des « progrès significatifs » enregistrés lors de la réunion. Il a par ailleurs détaillé le champ de l’aide américaine : formation à la lutte antiterroriste, fourniture d’équipements militaires et entretien du matériel. Selon le général Ward, le TSCTP jouit aujourd’hui d’un budget de 80 à 90 millions de dollars, intégralement fourni par les Etats-Unis. La conférence est aussi intervenue au lendemain de l’annonce par le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, de la création prochaine du Commandement régional de l’armée américaine pour l’Afrique (AFCOM), qui pourrait être confié au général Ward. Ce dernier a toutefois tenu à préciser qu’aucune base militaire américaine ne devrait voir le jour en Afrique dans le cadre de cette nouvelle structure.






17:18


Israël/Violences : accalmie au terme d’une journée d’émeutes sur l’Esplanade des Mosquées

Comme l’on pouvait s’y attendre depuis le début de la semaine, ce vendredi, jour de la grande prière musulmane musulmane – proclamé « jour de colère » par des responsables religieux – s’est une nouvelle fois transformé en journée d’émeute sur l’Esplanade des Mosquées de Jérusalem, où se dresse la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam. C’est en effet de l’ensemble du monde musulman que des voix avaient appelé la population palestinienne à manifester contre les travaux d’excavation et de renforcement de la rampe d’accès de la Porte des Maghrébins, fortement endommagée suite à un tremblement de terre et à une tempête de neige en 2004. Pour les Palestiniens, ces travaux menacent la stabilité des fondations de la mosquée et rentrent dans le cadre d’un plan « de destruction des lieux saints de l’Islam » comme l’aurait déclaré mardi le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas au cours d’un entretien radiophonique.

Cette accusation a toutefois été très fermement rejetée par Israël. La ministre israélienne des Affaires étrangères, Tipi Livni, a ainsi déclaré aujourd’hui que les incidents étaient le fait « d’individus irresponsables, sachant très bien qu’aucun dommage ne serait causé aux lieux saints et qui abusent de la démocratie israélienne pour exalter le sentiment religieux à leur profit politique ». Cette déclaration fait notamment allusion à Sheik Raad Salah, chef du la branche nord du Mouvement islamique d’Israël et à Ikrima Sabri, chef du Suprême Conseil des Musulmans de Jérusalem, qui avaient lancé de nombreux appels à la manifestation à l’adresse de tous les arabes d’Israël. Salah a par ailleurs été interdit d’accès à la vieille ville de Jérusalem pendant 10 jours par une décision de la justice israélienne.

Le bilan de la journée ne compte heureusement aucun mort, alors que, selon l'AFP, une vingtaine de Palestiniens et 15 policiers auraient été blessés suite à des affrontements avec la police, jets de pierres contre grenades lacrymogènes. Selon le porte-parole de la police de Jérusalem, Micky Rosenfeld, « la police a utilisé des grenades assourdissantes et opéré avec prudence pour disperser les manifestants qui criaient "Allah Akbar" ». Quelques 2500 policiers avaient été déployés ce vendredi à travers la ville de Jérusalem pour prévenir un embrasement général. Enfin, situé en contrebas, le Mur des Lamentations, lieu de prière des juifs, a également dû être évacué de peur que des jets de pierres n’atteignent les fidèles.

Une conclusion pacifique a finalement pu être apportée aux incidents, notamment grâce à la médiation du membre arabe de la Knesset, Talab Al Sana, (Liste arabe unie), qui a réussi à négocier la sortie sans heurts de 150 fidèles musulmans qui s’étaient barricadés dans la mosquée d'Al-Aqsa.