25.1.08

DES ACTIVISTES OUVRENT DE NOUVELLES BRECHES DANS LA CLOTURE GAZA/EGYPTE

25 janvier 2008 - AFP- 16 heures

Des activistes du Hamas ont ouvert vendredi de nouvelles brèches dans la clôture frontalière entre Gaza et l’Egypte au moment où la sécurité égyptienne tentait d’y remettre de l’ordre après avoir laissé passer des centaines de milliers de Palestiniens. Un bulldozer conduit par des activistes du mouvement islamiste palestinien, qui contrôle la bande de Gaza, a opéré deux brèches distantes de quelques dizaines de mètres à Rafah, ville à cheval entre les territoires palestinien et égyptien.

Débordés, les policiers égyptiens postés dans le secteur ne sont pas intervenus.

Des centaines de Palestiniens, qui attendaient en scandant des slogans à la gloire du Hamas, ont immédiatement pénétré par les brèches, certains à pieds, d’autres en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, vers le côté égyptien de la frontière sans être inquiétés.

La destruction de nouveaux tronçons de la clôture est survenue alors que les forces égyptiennes tentaient de sceller la frontière après avoir laissé passer depuis mercredi des centaines de milliers de Palestiniens qui ont profité de la destruction partielle de la clôture pour s’approvisionner chez leur voisin.

D’abord, la police égyptienne a annoncé par haut-parleurs dans la matinée dans la partie égyptienne de la ville de Rafah et à El-Arich, plus à l’ouest, que la frontière serait scellée à partir de 13H00 GMT.

Des sources de sécurité égyptiennes ont ensuite indiqué que les forces de l’ordre avait commencé à fermer le secteur dit de la "Porte de Salaheddine", le principal point d’accès.

Les habitants de Gaza sont soumis depuis le 17 juin à un blocus israélien qui a provoqué des pénuries d’essence et de produits de base.

Le Hamas a affirmé que la destruction partielle de la clôture frontalière était un acte populaire "spontané" et qu’il ne l’avait pas orchestré. "Dès le début notre gouvernement n’est pas intervenu. Il s’agit d’un effort populaire", a déclaré Taher Al-Nounou, porte-parole du Hamas.

"Nous estimons que le règlement de ce problème passe par l’ouverture officielle du terminal de Rafah pour les personnes et les marchandises", a-t-il ajouté. Le terminal, qui ne peut fonctionner sans l’accord d’Israël selon un accord parrainé par Washington, était fermé depuis juin 2006.

En dépit de l’annonce égyptienne de la fermeture imminente du passage, des Palestiniens continuaient de pénétrer en territoire égyptien, bien qu’ils étaient beaucoup plus nombreux à faire le trajet inverse, selon un correspondant de l’AFP sur place.

La plupart des habitants de Gaza rentraient chez eux portant des sacs ou des cartons remplis de produits alimentaires. D’autres ramenaient des postes de télévision, des frigidaires et des bidons d’essence.

Des échauffourées se sont produites dans certains secteurs le long de la clôture frontalière et les forces de l’ordre égyptienne ont repoussé la foule à l’aide de canons à eau et des matraques électriques, selon des témoins.

Salim Waqad, 53 ans, et sa femme ont profité de l’ouverture forcée de la frontière pour aller voir leur fils à El-Arich.

"On a aussi fait quelques courses", dit-il en montrant des sacs en plastique remplis de détergents et de chips. "Malheureusement, on n’a pas assez d’argent pour acheter plus", reprend la femme.

Israël et les Etats-Unis s’étaient inquiétés de l’ouverture de la frontière, estimant que le Hamas pourrait en profiter pour faire venir des armes depuis l’Egypte.

A Damas, les mouvements palestiniens les plus radicaux dont le Hamas et le Jihad islamique, ont demandé à l’Egypte "de ne pas fermer la frontière avec Gaza, et d’imposer la souveraineté égyptienne et palestinienne sur le passage de Rafah".

Par ailleurs, quatre membres du bras militaire du Hamas ont été tués dans un double raid aérien israélien à Gaza, portant à 45 le nombre de Palestiniens tuées dans des opérations ciblées israéliennes dans le territoire depuis le 15 janvier. Un cinquième Palestinien a été tué par l’armée en Cisjordanie.