27.2.08

LA FRANCE MENACEE PAR LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE

Par Stephanie Zenati pour Guysen International News
Mardi 26 février 2008 à 12:38
Le dernier rapport rendu par l’AIEA fait des remous et confirme les craintes de la communauté internationale. La France quant à elle, campe sur ses positions et souhaite accentuer les pressions sur Téhéran. Une attitude qui lui vaut la critique et les avertissements des responsables iraniens.

Lundi 25 février, l’ambassadeur d’Iran à Paris a mis en garde la France.
"La position adoptée par la France face au dossier nucléaire iranien, pourrait avoir de graves conséquences économiques pour les entreprises françaises qui travaillent en Iran" a souligné Ali Ahani.

Ne précisant pas les sociétés auxquelles il faisait alors allusion, ce dernier a ajouté qu’il serait donc "regrettable que la France s’aligne sur les positions américaines", ce qui lui vaudrait de graves représailles.

Pourtant, ce n’est pas une nouveauté. Le président français, Nicolas Sarkozy, a toujours opté pour une ligne de conduite très "dure" face à Téhéran.

En janvier dernier, le chef d’Etat français avait expliqué que "l’Iran persistait systématiquement à ne pas respecter ses engagements, et que l’hexagone allait user de toute son influence au sein de l’Union européenne et du Conseil de sécurité onusien pour faire renoncer l’Iran à l’enrichissement de son uranium".

La République islamique n’avait alors pas manqué de répliquer, dénonçant auprès de l’ambassadeur français à Téhéran la politique de l’hexagone contre le programme nucléaire iranien.
S.E Bernard Poletti, avait d’ailleurs été convoqué à un entretien par le ministère iranien des Affaires étrangères, pour protester contre "l’hostilité de Sarkozy".

Jeudi dernier, la France et la Grande-Bretagne ont décidé de mettre au point de nouvelles résolutions, à savoir le renforcement de l’interdiction de voyager en Iran, ainsi que le gel des comptes appartenant aux responsables iraniens impliqués dans des affaires liées au programme nucléaire.

Des nouvelles sanctions qui selon Téhéran ne sont pas justifiées.
"Nous espérons que nous arriverons à nous entendre avec le gouvernement français, afin de trouver une manière plus raisonnable et plus juste de traiter le dossier nucléaire iranien" a déclaré l’ambassadeur iranien.

Le cas échéant, il a précisé que les dirigeants iraniens auraient du mal à "convaincre les habitants que des entreprises françaises peuvent être autorisées à opérer en Iran".
Or on sait qu’à l’heure actuelle, de grosses sociétés telles Total ou Renault, entretiennent des relations économiques de taille avec Téhéran.

Des accords qui pourraient bien prendre fin si l’Iran devait tomber sous le coup de nouvelles sanctions.

Les Etats permanents du conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne doivent se rencontrer ces jours-ci. L’occasion pour eux d’évoquer les nouvelles mesures à adopter contre le pays d’Ahmadinejad.
D’autant que les conclusions de l’AIEA, qui incriminaient déjà lourdement la République islamique s’accentuent.

Ce lundi, le représentant britannique à l’AIEA, Simon Smith, a livré des informations supplémentaires, selon lesquelles Téhéran "aurait poursuivi ses activités nucléaires militaires après 2003, et ce malgré les preuves rapportées dans un rapport américain sur le sujet.

La réaction côté iranien ne s’est pas faite attendre.
L’ambassadeur de la République islamique iranienne à l’ONU, Mohamed Khazee, a déclaré que les informations des services de renseignements américains sur les tentatives de production d’arme nucléaire par l’Iran, leur étaient fournies par une organisation de citoyens iraniens en exil, les Moudjahidines du Peuple.

Quoi qu’il en soit, la France reste inflexible.
"Tant que l’Iran choisit le fait accompli, nous n’avons pas d’autre choix que de renforcer son isolement : cela passe par de nouvelles sanctions du Conseil de sécurité et de l’Union européenne, et par la nécessaire retenue des entreprises vis-à-vis de relations économiques et financières avec ce pays'' avait déclaré Nicolas Sarkozy lors du dîner du CRIF le 13 février dernier.

Voilà qui est dit…