4.3.08

REVUE DE LA PRESSE ISRAELIENNE

A LA UNE



Le centre d'Ashkelon frappé de plein fouet


"Nous sommes en guerre", a déclaré Roni Mahatsari, maire de la cité balnéaire, après les tirs de lundi matin.

Un immeuble de sept étages a été atteint par un missile Grad, de fabrication iranienne, tandis qu'un second engin du même type s'est abattu dans un jardin public, suscitant la panique parmi les habitants d'Ashkelon.

Des rassemblements spontanés ont ensuite eu lieu dans les quartiers touchés du centre de l'agglomération, et des manifestants ont exprimé leur refus de "subir le calvaire qu'endure Sdérot depuis sept ans".

Selon le maire de la ville, les services municipaux se préparent à une telle éventualité depuis déjà deux ans. Roni Mahatsari a par ailleurs souligné la nécessité de faire preuve de sang-froid et invité les résidants d'Ashkelon à poursuivre leurs activités quotidiennes, alors que peu après les deux explosions, entendues dans toute la ville, des dizaines de parents d'élèves retiraient leurs enfants des écoles, provoquant "encombrements et scènes d'hystérie", selon le site internet Ashkelonim.

En fin de matinée, Lévi Shafran, responsable de l'éducation à la municipalité, confirmait néanmoins que les cours étaient maintenus dans toutes les écoles de la ville, avant d'ajouter : "Nos équipes d'enseignants comme nos élèves savent parfaitement ce qu'il faut faire en cas d'attaque. Ils sont protégés à l'intérieur des bâtiments scolaires comme n'importe où ailleurs, et rien ne doit empêcher les écoliers de se rendre en classe pour y étudier, sans céder à la menace".



Sécurité


- Malgré les très nombreuses pertes subies par ses miliciens, durant l'opération militaire de Tsahal le weekend dernier, le Hamas a organisé lundi après midi, dans le centre de Gaza, un "défilé de la victoire" auquel auraient participé, selon les responsables du parti islamiste, plus de cent vingt mille personnes.
Dans son discours, Ma'hmoud A-Zaar, un des chefs de l'organisation intégriste dans les territoires autonomes, a promis de dédommager tous les gazaouis dont les maisons auraient eu à "subir l'agression israélienne, exactement comme l'a fait le Hezbollah, après la Seconde guerre du Liban". Il a par ailleurs avertit que Guilad Shalit ne serait libéré que "si Israël accepte toutes les conditions posées par la résistance palestinienne".
Au même moment, sur fond de versets coraniques et de chants guerriers, la radio du Hamas promettait que "l'enfer guetterait l'armée d'occupation si elle s'aventurait en profondeur dans la bande de Gaza".

- A Damas, des milliers de citoyens syriens ont célébré le "triomphe du Hamas", tandis qu'à Beyrouth, des centaines d'élèves venus d'une vingtaine d'établissements scolaires de la ville, ont manifesté devant les bâtiments de l'ONU en brandissant des portraits de Hassan Nassrallah, et dénoncé les "crimes de guerre d'Israël".

- Quinze roquettes Kassams, deux missiles Grad, et deux obus de mortier ont été tirés vers Israël ce lundi. Outre deux blessés légers, évacués à l'hôpital Barzilaï d'Ashkelon, on compte près d'une quarantaine de personnes commotionnées.


Diplomatie


Ehud Olmert, Tzipi Livni et Ehud Barak, membres du cabinet restreint sécuritaire israélien, se sont félicités de la décision du Conseil de Sécurité de l'ONU d'imposer une troisième vague de sanctions contre l'Iran. On estime néanmoins à Jérusalem que ces nouvelles mesures ne sont pas de nature à pouvoir empêcher Téhéran de poursuivre ses efforts en vue de se doter de l'arme atomique.


Société


- De nombreux incidents ont éclaté à Jérusalem-est, tout au long de la journée de lundi. Des dizaines de drapeaux du Hamas ont été accrochés aux toits des immeubles et aux carrefours principaux des quartiers arabes de la capitale, alors que la plupart des boutiques restaient fermées.

Au cours de ces différentes manifestations, des Palestiniens ont brûlé des pneus, et lapidé un véhicule de la Sécurité urbaine, tandis que des affrontements avec les forces de l'ordre se déroulaient dans les ruelles de la Vieille ville. Quatre émeutiers ont été arrêtés après avoir attaqué à coups de pierres une voiture de la police.

Dans l'après-midi, un rassemblement dénonçant "la brutalité de l'Etat d'Israël" s'est par ailleurs tenu à l'Université hébraïque du Mont Scopus. Les manifestants ont appelé à "libérer la Palestine", et des jets de pierres ont atteint un automobiliste. Pour le responsable du parti Hadash (communiste) sur le campus, Nidal Hayeq, "la terrible situation dans laquelle agonisent les habitants de Gaza constitue la meilleure preuve des agissements de l'armée israélienne". Au même moment, une centaine de militants du parti arabe Balad et du Mouvement islamiste manifestaient à l'Université de Haïfa.

- Le journal Haaretz révélait dans son édition de lundi qu'une soixantaine de réfugiés soudanais ont récemment quitté les kibboutzim où ils avaient trouvé asile, pour s'installer et rechercher du travail dans le centre du pays. Selon un communiqué du Mouvement kibboutzique publié en milieu de journée, "ces départs s'expliquent par le sentiment de solitude et le désir de rejoindre leur communauté, essentiellement regroupée dans la région centre et dans le sud du pays".


Etranger


L'ancien leader du parti arabe israélien Balad, Azmi Bishara, a rencontré lundi le président syrien, Bachar el Assad, à Damas. Selon l'agence de presse gouvernementale Sana, les deux hommes ont "longuement évoqué la situation catastrophique dans les territoires occupés, et le massacre du peuple palestinien qui se poursuit quotidiennement".
Un communiqué du parti Balad a par ailleurs annoncé que l'ex-député israélien interviendrait le soir même sur Al Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah.

Il y a près d'un an, Bishara avait précipitamment quitté Israël alors qu'une enquête était ouverte contre lui pour "atteinte grave à la sécurité du pays". La police israélienne le soupçonnait d'avoir transmis des renseignements au Hezbollah, durant la Seconde guerre du Liban, destinés à permettre des frappes plus précises sur la Galilée.

L'ex-parlementaire de la Knesset, auquel une somme de 400.000 dollars avait été virée d'un pays arabe sur un compte ouvert peu avant son départ dans une banque palestinienne de Beth Hanina, aurait également communiqué des listes "d'objectifs israéliens potentiels" au mouvement Chiite.
Installé à Amman, l'idéologue néo-marxiste est devenu un conférencier très apprécié dans les capitales arabes, et conserve une forte influence politique sur les militants israéliens du parti Balad.


Culture


Tandis qu'en Israël, la reprise du procès de Mohammed Bakri ne suscite qu'un faible intérêt, le cinéma italien se mobilise en faveur du metteur en scène arabe israélien.

Rappelons que celui-ci, dans un long métrage intitulé "Jénine, Jénine", avait présenté l'opération "Homat Maguen" (Mur de Défense), lancée par Tsahal en 2002, comme une longue suite de crimes de guerre et d'exactions. Après la projection du film dans les cinémathèques de Tel-Aviv et Jérusalem, cinq soldats de réserve avaient porté plainte contre Bakri pour diffamation.

Lundi, la presse italienne a publié une pétition signée par une cinquantaine de scénaristes, réalisateurs et comédiens appelant "Israël à ne pas bâillonner la liberté d'expression". Par solidarité envers le cinéaste, "Jénine, Jénine" a été programmé durant le mois de février dans quarante villes du pays, parmi lesquelles Rome, Milan, et Turin.

Bakri, qui a tenu a adresser publiquement ses remerciements aux signataires, a espéré que leur initiative toucherait "le cœur des gens de bonne volonté en Israël", avant de préciser que "le milieu artistique israélien n'a pas encore levé le petit doigt" en sa faveur. .




Israelinfos.net vous souhaite une agréable journée.