22.8.08

REVUE DE LA PRESSE ISRAELIENNE

Israël-Palestiniens

Modification du tracé de la clôture près de Maalé Adumim

Le Premier ministre et le ministre de la Défense ont décidé dernièrement de modifier de manière significative le tracé de la clôture de séparation près de la colonie de Maalé Adumim, à l’est de Jérusalem. C’est ce qu’a annoncé hier Me Guilad Shirman, assistant du procureur général, à la Cour suprême israélienne en réponse à un recours engagé par les mairies de deux localités palestiniennes contre le tracé actuel de la clôture.

Selon Me Shirmam, écrit le Haaretz, le nouveau tracé fera passer près de quatre cents hectares de terres du côté est de la clôture. Le représentant de l’Etat a toutefois déclaré être dans l’incapacité de décrire précisément ce nouveau tracé, les autorités militaires n’ayant pas encore émis les décrets permettant la construction de cette nouvelle section.

Le maire de Maalé Adumim, Benny Kashriel, a réagi à cette nouvelle avec colère. Selon lui, Ehud Olmert, qui s’apprête à quitter prochainement ses fonctions, n’a pas le droit de prendre une décision aussi importante concernant le tracé de la clôture et la municipalité de Maalé Adumim a l’intention de lutter contre cette décision.

Ehud Olmert déterminé à rédiger un projet d’accord

Selon le Maariv, le Premier ministre Ehud Olmert poursuit ses efforts afin de convaincre le président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, de parvenir dans les prochaines semaines à la rédaction d’un projet d’accord permanent entre Israël et les palestiniens. Pour cela, écrit le journal, le Premier ministre a fait appel à plusieurs intermédiaires dont l’homme d’affaires américain Daniel Abraham, connu pour ses proches relations avec de nombreux hommes politiques israéliens. Au cours des derniers jours, M. Abraham s’est rendu à plusieurs reprises à Ramallah pour y rencontrer Mahmud Abbas.

Le Premier ministre ne cache pas son souhait de parvenir à élaborer un projet d’accord avant sa démission annoncée. « Tant que je serai en poste, je ne relâcherai pas mes efforts pour parvenir à accord », aurait-il récemment déclaré en privé avant d’ajouter : « Il est possible de parvenir à un accord sur trois des quatre questions fondamentales : le territoire [du futur Etat palestinien], les réfugiés et les aménagements de sécurité. Sur le quatrième sujet, on peut convenir de la mise en place d’un dispositif afin de résoudre le problème d’ici trois à cinq ans ».

Selon l’entourage du Premier ministre, une fois ce projet d’accord rédigé, Ehud Olmert a l’intention de le soumettre à la Knesset et au gouvernement, même s’il ne s’agit pas d’un accord de paix applicable immédiatement, mais d’une formule qui pourra être appliquée une fois les conditions réunies.

Ehud Olmert, ajoute le journal, est prêt à faire des compromis concernant les frontières du futur Etat palestinien à condition que les Palestiniens fassent des compromis sur la question des réfugiés. Toutefois, les chances que cette démarche du Premier ministre aboutisse sont assez réduites, à cause de l’opposition à laquelle elle risque de se heurter au sein du parti Kadima et notamment auprès des candidats à la présidence du parti.

Diplomatie

Ehud Olmert en Russie début septembre

Le Yediot Aharonot rapporte que le Premier ministre Ehud Olmert partira début septembre pour Moscou pour tenter de convaincre le président russe, Dmitri Medvedev, de ne pas vendre d’armement moderne à la Syrie. Les deux dirigeants ont convenu de ce déplacement en Russie de M. Olmert lors d’un long entretien téléphonique avant-hier.

Au cours de sa visite à Moscou hier, le président syrien, Bachar Assad, a proposé au président Medvedev que la Russie déploie en Syrie des batteries de missiles Iskandar (SS-26), missiles sol-sol de haute précision. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a toutefois souligné que la Russie n’envisageait de fournir à la Syrie que des armes défensives. Il n’a pas précisé à quelles armes il faisait allusion, mais selon un diplomate russe cité par l’agence de presse russe Interfax il s’agirait notamment de missiles sol-air Pantsir, d’avions et de missiles anti-char.

Lors de leur conversation téléphonique, Ehud Olmert a fait part au président Medvedev de l’inquiétude israélienne face aux informations récentes faisant état d’une éventuelle vente d’armes sophistiquées à la Syrie. Pour M. Olmert, les Syriens « feraient mieux de se consacrer au nouveau processus de négociations avec Israël que de dépenser des milliards de dollars à l’achat d’armes qu’Israël sera obligé, en fin de compte, de détruire ». « La balle se trouve désormais dans le camp de Bashar Assad qui, s’il le souhaite, trouvera en Israël un vrai partenaire pour la paix », a-t-il ajouté.

Deux systèmes d’armes russes sont au cœur des préoccupations israéliennes, explique le Yediot Aharonot : les missiles sol-sol Iskander, et les missiles sol-air S-300, équivalents des missiles Patriot américains qui, s’ils sont vendus à la Syrie, menaceront l’armée de l’air israélienne à l’intérieur même de l’espace aérien israélien.

Des responsables politiques israéliens de haut rang affirment qu’à ce stade, il est très improbable que les Russes déploient en Syrie des missiles Iskander ou vendent à ce pays des missiles S-300, même si ces derniers peuvent être considérés comme « défensifs ». En effet, expliquent ces responsables, Israël et la Russie mènent depuis deux ans une politique restrictive en ce qui concerne la vente d’armes et l’apport d’aide militaire. Selon eux, l’invitation de Bachar Assad à Moscou ne serait intervenue que pour « énerver les Américains ». « Les Russes n’ont pas vraiment envie de déstabiliser le Proche-Orient. Ceux qui pensent que la Russie retourne aux temps de la guerre froide se trompent. Contrairement à l’impression que l’on pourrait avoir, les Russes apprécient la politique israélienne sur la question géorgienne et les déclarations des responsables israéliens à ce sujet. Ils savent bien qu’Israël avait refusé, malgré les pressions, de fournir à la Géorgie des armes qui auraient ‘modifié l’équilibre stratégique », affirment ces responsables.

Le Maariv cite à ce sujet un responsable diplomatique russe selon lequel Bashar Assad n’a obtenu, lors de sa visite à Moscou, ni le déploiement de missiles Iskander sur le sol syrien, ni la vente de missiles S-300. Toutefois, des sources au Kremlin confirment que la Syrie et la Russie négocient en ce moment plusieurs contrats de vente d’armes sophistiquées.

Intérieur

Barak demande aux travaillistes de garder leur sang-froid

Après la publication hier par le Haaretz d’un sondage selon lequel le parti travailliste n’obtiendrait au prochaines législatives que douze ou treize sièges, le président du parti, Ehud Barak s’est adressé hier à plusieurs hauts responsables travaillistes leur demandant de faire preuve de calme et de sang-froid.

M. Barak, écrit le journal, a admis que le parti travailliste traversait actuellement une période difficile tout en assurant que la situation s’améliorera quand sera lancée la campagne électorale en vue des législatives. A l’approche des élections, a-t-il affirmé, les Israéliens se poseront la question : Qui est véritablement capable de diriger le pays et de prendre des décisions ? Et alors, il feront leur choix.

Dans l’entourage d’Ehud Barak on estime que les nombreux articles consacrés cette semaine à la société de conseil créée par l’épouse d’Ehud Barak, et l’offensive du président du parti travailliste contre Tzipi Livni, ont eu une influence négative sur les résultats du sondage.

Selon de hauts responsables travaillistes, quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, personne ne semble capable de remplacer Ehud Barak à la tête du parti. Barak a déclaré pour sa part qu’il ne craint pas d’être écarté de la présidence du parti avant les élections.

Selon le sondage réalisé par l’institut Dialog pour le Haaretz, 28 % des Israéliens font plus confiance à Binyamin Netanyahu pour diriger le pays qu’à Tzipi Livni (18 %), Ehud Barak (11 %) et Shaul Mofaz (9 %). 29 % des personnes interrogées ne font confiance à aucune de ces quatre personnalités.

Selon une enquête auprès des adhérents du parti Kadima, Tzipi Livni arrive en tête de la course à la présidence du parti avec 39 % des suffrages contre 26 % pour Shaul Mofaz, 7 % pour Avi Dichter et 5 % pour Meir Shitrit. 21 % des adhérents n’ont pas encore fait leur choix. Le journal rappelle que pour être élu au premier tour, il est nécessaire d’obtenir 40 % des suffrages./.

Ambassade de France en Israel