9.2.09

Les Juifs du Yémen appellent à l’aide



Les Juifs de la province d’Amran, au Yémen, vivent depuis plusieurs semaines dans l’angoisse et la peur. Les quelque 400 membres de la communauté n’osent même plus sortir de chez eux pour travailler. L’hostilité de la population locale contre les Juifs aurait considérablement augmenté suite à l’opération antiterroriste menée par Tsahal dans la bande de Gaza. Interviewé par le Yemen Times, un responsable de la communauté a reproché au président yéménite Ali Abdullah Saleh ne pas respecter sa promesse de protéger la communauté juive du pays.

Après le meurtre antisémite de Masha Yaïche Nahari (30 ans), perpétré en décembre dernier, le président Saleh s’était en effet engagé à prendre des mesures concrètes pour la protection des Juifs. En fait de solution, le gouvernement s’est contenté de proposer à tous les Juifs du pays de se regrouper dans une sorte de “quartier sécurisé” dans la capitale Sanaa. Mais la majorité des familles juives ont refusé de quitter leur domicile pour aller vivre dans les petits appartements alloués par le gouvernement. “Qui se chargera de vendre à un prix raisonnable nos maisons et nos terres ? Le gouvernement doit nous protéger dans nos villages au lieu de nous demander de partir”, s’est insurgé un membre de la communauté.

D’autre part, des responsables de l’organisation humanitaire yéménite HOOD ont révélé que les membres de la famille de Masha Yaïche Nahari zal font régulièrement l’objet de menaces de mort émanant de la tribu du meurtrier, Abdul-Aziz Al-Abdi, un ancien pilote de l’armée yéménite. Le procès de ce dernier s’est ouvert mais ses avocats cherchent à obtenir un acquittement en avançant l’argument de “troubles psychologiques”. Les membres de la famille Nahari qui désiraient assister au procès ont été priés par les juges de dissimuler tout signe d’appartenance au judaïsme afin d’éviter d’être agressés par la tribu d’Al Abdi.

En Israël, on s’étonne du fait que les Juifs yéménites ne sollicitent pas l’aide de l’Agence juive pour quitter le pays et faire leur Alyah. Interrogé à ce sujet par le journaliste Motti Lavi, un rabbin respectable de Bené Brak a révélé que certains représentants du mouvement hassidique antisioniste Satmar se sont employés ces dernières années à convaincre les Juifs du Yémen qu’ils ne pourraient pas pratiquer la Torah en Israël…


par David Geller