10.7.09

Bonne nouvelle : Bôle-Richard sait lire

Le rapport d’Amnesty International ne pouvait pas susciter de commentaires plus acerbes et déséquilibrés de la part du correspondant permanent du Monde, le quotidien gothique du soir.

L’opération « Plomb durci » du mois de Janvier 2009 aurait causé la mort de 1400 personnes, chiffre seriné à l’envi par tout ce qui se compte de contempteurs d’Israël.

Les vérifications faites depuis laissent apparaitre le chiffre de 750 morts, dont la plupart sont des « policiers » palestiniens. Mais il est difficile pour les organisations internationales de parvenir à une comptabilité exacte lorsqu’elles font leurs enquêtes sous le contrôle étroit des islamistes du Hamas.

Le chiffre de 350 civils tués peut être ramené à 200 si l’on ne prend pas en compte ceux directement imputables au Hamas (exécutions sommaires, vengeance et boucliers humains).

240 policiers ont été tués, selon le rapport. Ce chiffre est ridiculement faible. Sur ce terme de policier, il suffira de savoir que ce titre se donne à peu près n’importe comment, du moment que la personne est susceptible de porter un fusil.

Les « policiers de Gaza » sont indifféremment des membres du Hamas, des brigades El Kassam, et autres groupuscules à l’idéologie islamiste.

Lorsqu’ils font le coup de feu et envoient des roquettes sur les populations civiles de Sdérot, ce sont des « activistes ». Lorsqu’ils sont victimes d’une réplique israélienne, ce sont des policiers.

Cette souplesse dans la définition de ces personnages contribue à entretenir le flou sur leurs véritables motivations. Mais c’est le résultat escompté.

Les imbéciles occidentaux, dont nos journalistes, n’y voient que du feu, celui laissé par les bombardements.

Jean-Paul de Belmont avait pourtant prévenu dans nos colonnes et ce, dès le 28 décembre 2008 : « En reprenant leur sempiternelle rhétorique à propos du «cycle de la violence», de la nécessité d’un «règlement juste du conflit», de l’appel au calme des «deux parties», quand ils ne se contenteront pas d’une condamnation pure et simple d’Israël, ils permettront de sauver la face et de donner l’impression d’œuvrer pour la paix ».(lire Opération plomb durci : avant les éditos)

Quand des soldats français sont tués en Afghanistan, les accuse-t-on de ne pas être assez nombreux à mourir ? Leur attribue-t-on-t-on les victimes des fanatiques qu'ils combattent ?

Et si un groupuscule extrémiste ose se réjouir des embuscades dans lesquelles tombent nos soldats et appelle à les multiplier, il est poursuivi pour apologie de meurtre et le ministre de l'Intérieur envisage sa dissolution*.

Mais dès qu'il s'agit d'Israël une autre logique se met en place, inversant les valeurs et les repères habituels.

Amnesty International s’est emparé de la question en envoyant sur place une commission d’enquête, en parallèle avec celle de la commission de l’ONU présidée par l’ineffable Goldstone.

Le 2 juillet 2009, Amnesty a rendu son rapport de 117 pages, qui met en cause les agissements de Tsahal, et, dans une moindre mesure, ceux du Hamas.

Ce rapport a le mérite de dénoncer, certes timidement, les pratiques atroces du mouvement islamiste, en recherche frénétique de martyrs à offrir à la cause.

Mais il y a le rapport et ce que les journalistes en font.

La dernière livraison de Bôle-richard, correspondant permanent du Monde, ne fait pas exception.

Son article est composé de 743 mots. Sur ces 743 mots, 23 seulement sont consacrés aux agissements du Hamas.

Bôle-Richard relève également avec gourmandise une assertion mensongère du rapport d’Amnesty, selon laquelle le Hamas n’aurait pas utilisé de boucliers humains. Et ce, en complète contradiction avec les témoignages des habitants de Gaza.

Tout au plus, Amnesty accuse le Hamas d'avoir "installé des positions militaires près d'habitations, mettant ainsi en péril la vie des civils". Qu’en termes galants…

Pas un mot sur les exécutions sommaires, les assassinats de membres du Fatah et autres faits dont le Hamas se rend régulièrement coupable depuis qu’il a pris le pouvoir par la force, et non par les urnes.

743 mots de mépris sous couvert d’information.

Donatella Roverra, responsable d’Amnesty déclare qu’il n’y a pratiquement pas eu de combats de rue et que les soldats de Tsahal se sont enfoncés comme dans du beurre dans Gaza.

Comment sait-elle cela ? La réponse est désarmante : elle n’a pas trouvé de douilles de balles dans les rues.

Pas de douilles ? Cette précision est importante et Bôle-Richard ne manque pas de la relever.

Car, s’il n’y a pas eu de combat de rues entre les deux adversaires, à quoi peut-on attribuer la destruction d’autant de bâtiments sinon à une volonté systématique de destruction de la part d’Israël ?

Voilà une bonne question à laquelle on peut répondre de plusieurs manières. On peut émettre l’hypothèse que les courageux combattants d’Allah ont préféré fuir et ne rien affronter.

Une mission d’enquête qui a lieu 3 mois après les combats ne trouve pas de douilles dans les rues et s’en étonne. On pourrait lui répondre que, même à Gaza, ils ont des balais. Ils savent même nettoyer les endroits qu'il faut et laisser les décombres où il faut lorsqu'il s'agit d'offrir aux photographes LA vue imprenable.

Et puis le faible nombre de victimes dans les rangs de Tsahal est à lui seul une preuve, selon Amnesty et Bôle-richard.

Ces deux personnages fielleux ont oublié une constante stratégique de l’armée israélienne depuis 60 ans de combat. Ce pays lutte pour sa survie.

L’armée apporte le plus grand soin à préserver ses soldats, qui sont également de jeunes citoyens. Les plus grandes précautions sont prises pour les protéger au point d’avoir fait de cette protection dans le combat une quasi-science.

Normal pour un pays dont le taux de fécondité est largement inférieur à celui de ses voisins. Mais cette science n'est malheureusement pas toujours exacte.

Bôle-Richard fait partie de ces gens qui aimeraient qu’Israël ne soit qu’une parenthèse de l’Histoire.

Selon eux, il faudrait que ce pays se laisse frapper sans répliquer, qu’il ne fasse que passer…

Ce peuple devrait pourtant être habitué. A Drancy aussi, il n’était que de passage.


Pierre Lefebvre © Primo, 8 juillet 2009

* La CAPJPO
http://www.primo-europe.org/impression.php?numdoc=Ed-960883592